Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
GabTiB
GabTiB
Visiteurs
Depuis la création 78 934
12 mars 2008

A voir

comme on vient de me filer le lien vous pouvez voir cette émission

GUILLAUME LAUNAY

LIBERATION : mardi 11 mars 2008

Marie-Monique Robin : journaliste, réalisatrice free lance et «fille de paysan», prix Albert Londres 1995 pour le documentaire Voleurs d’yeux, Marie-Monique Robin est aussi, entre autres, l’auteure d’Escadrons de la mort : l’école française et des Pirates du vivant.

«Franchement, on aurait dû faire plus de tests, mais les entreprises agro-industrielles ne voulaient pas, parce qu’elles avaient fait de gros investissements pour développer ces produits. J’ai subi beaucoup de pressions pour ne pas être trop exigeant. La seule fois où j’ai osé en parler pendant le mandat de Clinton, je me suis fait taper sur les doigts, par l’industrie, mais aussi par les gens du gouvernement.»

«Pratiques». L’homme qui parle à la journaliste Marie-Monique Robin n’est pas un militant anti-OGM. Il s’appelle Dan Glickman et fut le secrétaire à l’Agriculture de Bill Clinton. C’est un des témoins de l’enquête le Monde selon Monsanto , diffusée ce soir sur Arte et qui fait aussi l’objet d’un livre (1). 

«L’idée était de raconter l’histoire de la multinationale et de chercher à comprendre dans quelle mesure son passé éclaire ses pratiques actuelles , écrit Marie-Monique Robin. Il n’est pas simple d’opposer la vérité des faits à celle de Monsanto.» Monsanto, objet de tous les fantasmes. Le leader mondial des OGM n’a cessé d’être agité comme un épouvantail en France ces derniers temps, à l’occasion du Grenelle puis du débat au Sénat sur la loi OGM. La société de Saint Louis (Missouri) vend ses semences et ses herbicides dans le monde entier. Souvent, les mêmes accusations reviennent. Marie-Monique Robin a voulu «en avoir le cœur net», en confrontant le discours de la firme à la réalité.

Sa première démarche a été de fouiller… sur Internet. «Tout est là, raconte-t-elle. Il suffit d’aller chercher les documents et de les relier entre eux.» C’est un des premiers points forts de ce travail : restituer l’histoire et les méthodes de la firme agrochimique à travers des documents déclassifiés, des rapports, des jugements…

Deuxième étape, l’enquête sur place. Marie-Monique Robin s’est rendue aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, en Inde, en Norvège, en France… A fait parler des témoins critiques vis-à-vis de Monsanto - scientifiques, avocats, défenseurs des consommateurs, paysans - soulignant que, même aux Etats-Unis, les voix dissonantes sont plus nombreuses qu’on ne le dit. Mais elle a aussi rencontré des «pro-Monsanto» - agriculteurs, ministres, membres des administrations américaines (dont la Food and Drug Administration, l’agence de sécurité sanitaire américaine). Le résultat est un documentaire passionnant, très riche, et qui fait parfois froid dans le dos. Les dirigeants de Monsanto n’ont pas souhaité s’exprimer face à la caméra de Marie-Monique Robin.

«Omelette». «Je ne suis pas un adepte de la théorie du complot, écrit Nicolas Hulot dans la préface du livre. Je ne crois pas que l’action des entreprises soit systématiquement machiavélique. On me dira que les risques inhérents au progrès scientifique impliquent qu’il faille casser des œufs pour réussir l’omelette. Mais [...] où est l’omelette ? Derrière la posture de bienfaiteur de l’humanité que revendique l’entreprise[...], le bilan est accablant.»

(1) Le Monde selon Monsanto, de Marie-Monique Robin, ce soir, 21 heures, Arte. Le livre, préfacé par Nicolas Hulot, est paru le 6 mars (la Découverte-Arte éditions), 20 euros.

Toxicité sous silence
Monsanto, au départ, est une entreprise de chimie. Créée en 1901, la firme rachète en 1935 une société qui, à Anniston (Alabama), fabrique des PCB. Ces dérivés chimiques chlorés serviront pendant cinquante ans de liquide réfrigérant dans les transformateurs électriques avant d’être interdits du fait de leur haute toxicité, notamment en cas d’exposition chronique.

A Anniston, plus de 300 000 tonnes de PCB ont été fabriquées entre 1929 et 1971. Sur ce total, 810 tonnes ont été déversées dans des canalisations et 32 000 tonnes de déchets contaminés ont été déposées dans une décharge à ciel ouvert, au cœur de la ville, d’après un rapport de l’agence américaine de l’environnement cité dans le livre. «Ce qui est vertigineux, écrit MarieMonique Robin, c’est que Monsanto savait que les PCB représentaient un risque grave pour la santé dès 1937. Mais la société a fait comme si de rien n’était jusqu’à l’interdiction définitive des produits en 1977.»

En effet, au milieu des années 90, alors que se monte une action collective en justice, un avocat obtient l’accès à 500 000 pages de documents secrets. Qui montrent que, dès 1937, «les effets toxiques» liés à l’exposition aux vapeurs sont connus des dirigeants.

Les 3 516 plaignants, victimes de cancers ou de retards de développement, obtiendront 700 millions de dollars de dommages et intérêts. La partie occidentale de la ville, peuplée majoritairement de Noirs, est devenue une ville fantôme.

Publicité mensongère
Le 26 janvier 2007, Monsanto est condamné par un tribunal de Lyon pour publicité mensongère. En cause, son produit phare, le Roundup, herbicide le plus vendu au monde. Dans les spots télés diffusés en France en 2000, il était qualifié de «biodégradable».

«Plus gênant encore pour Monsanto, qui a fait appel, écrit Marie-Monique Robin, la justice française a considéré que l’industriel savait "préalablement à la diffusion des messages publicitaires litigieux que les produits visés présentaient un caractère écotoxique".» Aux Etats-Unis, dès la fin des années 90, le ministère de la Justice avait interdit à Monsanto de proclamer que son herbicide est «biodégradable, bon pour l’environnement, non toxique, inoffensif».

A l’automne 2006, Marie-Monique Robin a rencontré le professeur Bellé, qui a mené en France une étude sur l’impact des herbicides sur la division cellulaire au début des années 2000. «L’ironie de l’histoire, raconte-t-il, c’est que nous avions décidé de prendre le Roundup comme contrôle dans les expériences, car nous étions persuadés que ce produit était inoffensif. […] La très grosse surprise a été que cet herbicide nous donnait des effets bien plus importants que les produits que l’on testait. […] Nous nous sommes rendus compte que le Roundup affectait un point clé de la division des cellules. […] C’est pour ça que nous disons qu’il induit les premières étapes qui conduisent au cancer.» Ni Monsanto ni les autorités scientifiques françaises n’ont pris ces résultats en considération.

Réglementation sur mesure
C’est ce que Marie-Monique Robin appelle «l’incroyable tour de passe-passe du principe d’équivalence en substance». C’est ce principe qui justifie la façon dont les OGM sont évalués aujourd’hui. James Maryanski, coordinateur pour la biotechnologie de la Food and Drug Administration de 1985 à 2006, qui a supervisé la réglementation américaine, l’explique ainsi: «Les gènes qui sont introduits dans les plantes par la biotechnologie produisent des protéines très semblables à celles que nous avons consommées pendant des siècles. […] La mutation est très minime. Donc, en terme de sécurité, il n’y a pas de différence importante.»

Or, cet «à peu près» ne faisait pas du tout consensus au sein de la FDA. A propos du projet de réglementation, une scientifique de l’agence écrivait: «Le document essaie de forcer une conclusion selon laquelle il n’y a pas de différence. […] Les processus de manipulation génétique et de croisement traditionnel sont différents et, selon les experts de l’agence, ils conduisent à des risques différents.»

L’ouvrage pointe alors le système des «portes tournantes» («revolving doors»), listant le nombre de cadres passés de la Maison Blanche, du Congrès ou des agences environnementales vers Monsanto, et vice-versa, depuis vingt ans.

Critiques au placard
Au fil du documentaire se dessine une liste de scientifiques qui ont vu leur carrière compromise pour avoir émis des doutes sur les produits de la firme de Saint Louis. Ainsi le Dr Burroughs, qui avait alerté sur l’hormone de croissance bovine : «C’est encore aujourd’hui très difficile pour moi d’admettre que j’ai été licencié de la célèbre FDA parce que je m’opposais à la mise sur le marché d’un produit que j’estimais dangereux ! C’était pourtant cela, ma mission», confie-t-il à la journaliste.

Ou encore le biochimiste Arpad Pusztai, qui a vu sa carrière ruinée pour avoir déclaré à la BBC : «En tant que scientifique qui travaille activement dans ce domaine, je considère qu’il n’est pas juste de prendre les citoyens britanniques pour des cobayes.» Pusztai avait mené au Rowett Institute d’Aberdeen (Ecosse) une étude officielle sur l’impact des OGM sur la santé. «Personne ne s’imaginait - moi le premier, qui était un ardent supporter de la biotechnologie - que nous allions trouver des problèmes.»

Et enfin le biologiste de Berkeley, Ignacio Chapela, victime d’une violente campagne de dénigrement pour avoir publié dans Nature une étude qui révélait que des échantillons de maïs traditionnel mexicain contenaient de l’ADN transgénique, alors que le Mexique avait déclaré un moratoire sur ces cultures.

La loi des brevets
C’est un drôle de bras de fer qui oppose l’Etat argentin à Monsanto. On ne peut pas dire que le pays a fermé la porte aux OGM, bien au contraire. Mais c’est sur la question du brevet que l’affaire se crispe. «Monsanto n’a jamais pu faire breveter son gène en Argentine, parce que nos lois ne le permettent pas, raconte le secrétaire à l’Agriculture à Marie-Monique Robin en 2005. La compagnie avait donc accepté de renoncer à des royalties sur les semences […]. Aujourd’hui, Monsanto revient sur ses promesses en réclamant trois dollars par tonne de grain ou de farine de soja au départ des ports argentins.»

Aux Etats-Unis aussi, le brevetage a changé les règles. «Notre intérêt est de protéger notre propriété intellectuelle et nous n’avons pas à nous en excuser, a déclaré dans une interview le PDG de Monsanto. Il y a un gène qui appartient à Monsanto et il est illégal qu’un agriculteur prenne ce gène pour le recréer dans une deuxième récolte.»

La firme poursuit donc les «fraudeurs» et a créé un numéro vert pour dénoncer les contrevenants. «Les brevets ont bouleversé la vie dans les communautés rurales, témoignent deux fermiers de l’Indiana. Ils ont détruit la confiance qui régnait entre voisins. […] C’est impossible de se défendre contre cette firme.»

Hier soir, fait très rare, suffisamment pour que je le souligne j’ai regardé la télé. Je n’achète pas le programme, je serai trop tentée d’y trouver des choses « intéressantes » à regarder et de passer trop de temps devant mon écran 36cm (oui, la classe…).

La télé, je ne suis pas contre, je limite, j’évite certaines chaînes, et puis même en limitant il y a bien assez de conneries.

J’avais lu un article dans la journée, à l’heure dite, j’ai repensé au reportage, j’ai branché Arte et visionné avec effroi le documentaire sur Monsanto, vous savez celui qui vend du Round Up soit disant biodégradable, (aussi biodégradable que je suis Miss France 2008), celui qui vend des OGM, etc..

Edifiant..

Je vous joint l’article de Libé d’hier qui vous resume bien le documentaire. Alors à vos magnétoscope, redifs le 13 mars à 00h50 et le 31 mars à 3h.

ogm_etatlieux2003

Publicité
Commentaires
G
en diffusion sur le site d'arte..a voir...diffuser pour etre au jus de ce que l'on va bientot avoir dans nos assiettes...<br /> le lien woueb<br /> http://plus7.arte.tv/fr/detailPage/1697660,CmC=1940000,scheduleId=1933560.html
S
A signaler sur le reportage est disponible pour 7 jours sur Arte+7 (lien direct : http://tinyurl.com/yovmct)<br /> <br /> Et en effet c'était un documentaire très intéressant ...
GabTiB
Publicité
Derniers commentaires
Publicité